Exploration des Lebensborn : la bande dessinée d'Isabelle Maroger récompensée
Du 9 au 13 octobre 2024, la 27ème édition des Rendez-vous de l'Histoire s'est tenue à Blois, rassemblant des passionnés d'histoire, des auteurs et des chercheurs autour de conférences, d'expositions et d'activités culturelles. Chaque année, durant cinq jours, chercheurs, enseignants et grand public s’y retrouvent pour débattre autour d’un thème donné et pour réfléchir à la place et la transmission de l'histoire.
À cette occasion, Lebensborn, ouvrage d'Isabelle Maroger publiée chez Bayard Graphic, a été récompensée du Prix BD le 12 octobre, lors de l'exposition « Mémoires d'une famille ». Cette bande dessinée met en lumière un sujet souvent méconnu et délicat. En effet, Lebensborn était une association de l'Allemagne nationale-socialiste gérée par la SS dont le but était d'accélérer la création et le développement d'une race aryenne par le développement de maternité permettant la procréation et l'éducation d'enfants considérés comme y appartenant.
À travers son œuvre, Isabelle Maroger raconte la naissance de sa mère dans l'un de ces centres Lebensborn en Norvège, un récit personnel qui illustre les conséquences de cette politique eugéniste. L'auteure nous plonge dans un contexte historique complexe, où elle explore non seulement le fonctionnement de ces établissements, mais aussi les idéologies qui les ont motivés. Maroger examine ainsi comment les nazis ont réinventé la maternité pour servir leurs objectifs idéologiques. Cela conduit donc a une réflexion sur la Seconde Guerre mondiale et sur les implications morales de telles politiques.
Le prix a été décerné par un jury présidé par Pascal Ory, historien et membre de l’Académie française. Cette reconnaissance souligne l'importance croissante de la bande dessinée comme médium pour traiter de sujets historiques et témoignages personnels, rendant ainsi ces histoires accessibles à un large public et permettant de lui donner vie à travers des visuels.
Ainsi, Lebensborn d'Isabelle Maroger est une œuvre marquante qui invite à réfléchir sur l'histoire, la mémoire et les conséquences des idéologies extrêmes, tout en célébrant le courage de ceux qui ont osé raconter leurs histoires.
L'affaire Tapie, vérité et mensonges
Jean Peyrelevade a été ancien président du Crédit Lyonnais de 1993 à 2003. Son livre "L'affaire Tapie, vérité et mensonges" est un livre de témoignages dans l'actualité (date de parution : 13 mars 20024, éditions Odile Jacob). Le banquier a repris et publié son témoignage dans la crainte de voir réhabilité médiatiquement post-mortem Tapie par divers documentaires, alors qu'il le considère comme un vulgaire escroc.
Bernard Tapie aurait été spolié par le Crédit Lyonnais de centaines de millions d'euros dans l'affaire Adidas, ce à quoi Jean Peyrelevade répond que c'est faux. Pour Peyrelevade Bernard Tapie n'était pas le brillant homme d'affaires qu'il disait être. Ses entreprises ont été mises en liquidation judiciaire, ce qui a entraîné sa chute et son inéligibilité. Jean Peyrelavade, objet d'injures de Tapie (qualifié notamment d'escroc), a géré le dossier Adidas pendant un an jusqu'à décembre 1994, après que Tapie a vendu la Société allemande en février 1993. Peyrelevade émet d'importantes critiques sur le fonctionnement de l'Etat français de la Vè République, au sujet de connivences entre le monde des affaires et les sommets de l'Etat.
Tapie aurait tout fait pour piéger la banque en surévaluant ses biens mobiliers pour le gage de son prêt. Il aurait été aussi averti quand on devait saisir ses biens, alors qu'il n'aurait pas dû l'être, et a procédé au déménagement de ses meubles la veille de leur saisie. Peyrelevade parle de la responsabilité de son prédécesseur, Haberer, qui aurait été au départ trop laxiste avec l'homme d'affaires qui était un débiteur défectueux de la banque.
La Société Tapie faisait chaque année des pertes, si bien qu'il ne payait jamais d'impôts sur le revenu, tout en menant un train de vie de milliardaire. De plus l'arbitrage en faveur de Tapie était douteux et le sentence arbitrale a été annulée par la Cour d'Appel de Paris et fut jugée "frauduleuse". Pour Peyrelevade le récit de la vente d'Adidas par Tapie est totalement fictif. Ce n'est pas lui qui l'a transformée en bijou mais son acheteur Robert-Louis Dreyfus.
Peyrelevade raconte que Tapie a été protégé par les gouvernants, Mitterand et Sarkosy, en étant élu ministre de la ville par l'un et l'autre appuyant un arbitrage privé pour trancher le conflit qui l'opposait à l'Etat, alors que Tapie aurait mérité des sanctions eu égard à sa gestion des affaires. Pierre Mauroy aurait aussi tenté d'intimider Peyrelevade, sa banque rejetant les chèques de Tapie. En 1994 le Crédit Lyonnais demande que la Société Tapie dépose son bilan et Tapie a mobilisé ses réseaux politiques pour éviter la faillite, l'utilité de Bernard Tapie pour la droite au pouvoir étant qu'il continue à diviser électoralement la gauche, ce qui signifie une ingérence et une violation de la séparation des pouvoirs. Cependant, grâce à l'action de Peyrelevade, le groupe tapie a été mis en liquidation judicaire en décembre 1994.
Le prix témoignage
Les témoignages, un genre littéraire qui se compose de trois catégories : la biographie, l'autobiographie et le récit historique. Nous connaissons tous des livres autobiographiques tels que les livres de Marcel PAGNOL La Gloire de mon père, des livres biographiques comme celui de Walter ISAACSON qui raconte la vie de Léonard De Vinci, des livres historiques La guerre et la paix" de TOLSTOI.
Ce genre littéraire comme les autres existants, chaque année sont l'objet d'une remise de prix. Cette année 2024 le prix témoignage a en lice 9 récits émouvants :
- Guerrière de la paix, juifs et musulmans, quand les femmes engagent le dialogue, de Hanna Assouline, Éd. Seuil, 144p
- L'homme qui plantait des cèdres, de Laurent Sorcelle et Youssef Tawk, Éd. Arléa, 184 p.
- Les sillons que l'on trace, d'Anne-Cécile Suzanne, Éd. Fayard, 336 p
- Ceci est mon corps, Le vrai miracle, c'est la joie, de Charlotte de Vilmorin, Éd. Grasset, 160 p
- Les gens ordinaires ne portent pas de mitraillette, d'Artem Chapeye, Éd. Bayard récits, 128 p.
- Constellation, de L'homme étoilé, Éd. Le Lombard, 176 p
- Sur le mur d'Hadrien, Voyage aux confins de l'Empire romain, de Macha Séry, Éd Stock, 198 p.
- À la vie à la mort, sur la route avec Thelma et Louise, de Catherine et Marine Sanclemente, Éd. Paulsen, 256p
-Steppe by steppe, de Vianney de Boisredon, Éd. Flammarion, 336 p
Retrouvons-nous en Janvier pour savoir qui remportera cette année le prix témoignage.
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